La Salle de Reception

Zalina sourit à Nany. La gouvernant l’ayant appelé Dame Zalina, la jeune fille regarde Aragos étonnée, puis fait une révérence. Si l’ambiance était au « Dame Zalina », alors il fallait des révérences. Elle n’était que la fille d’un petit artisan de Thouars.

Bonjour Dame Nany.
Le voyage s’est bien passé mais c’était affreusement long. J’ai cru que nous n’allions jamais arrivé.

Zalina regarde Aragos embrasser sa Nany avec un sourire sur les lèvres. Elle aurait bien aimée être déjà née pour voir la gouvernante nettoyer les fesses du baron. Cela devait être amusant.
Son sourire s’agrandit d’avantage en apprenant que Lady était arrivée saine et sauve. La jeune fille n’était pas particulièrement rassurée de savoir la Comtesse sur les routes.

Euh… ba tu sais… c’est pas grand-chose. Je ne suis qu’une petite Ecuyère…
C’est bien plus impressionnant d’avoir été sélectionné pour l’équipe Nationale de Soule.

Zaza devint toute rouge. Elle rendit le baiser à Aragos puis baissa la tête. Tout en fixant ses pieds, elle observa la réaction de la Nany du coin de l’œil. Embrasser Aragos en taverne était une chose mais l’embrasser devait la dame qui lui lavait les fesses quand il était petit l’intimidait.

Aragos fait la moue lorsque Nany le réprimande. Même si il n'a jamais douté d'elle, il s'en veut de lui avoir posé la question. Mais le jeune homme avait besoin d'être rassuré.

Il se rend également compte que Zalina est troublée. Il lui relève la tête et lui sourit pour essayer de la rassurer. Il reprend la parole à haute voix.

_Bon alors! Quel est le programme? On se met à table? J'ai vu que de l'eau et des fruits avaient été préparés pour nous! C'est bien gentil, mais il doit rester une bouteille de Calva et un restant de Prune que nous n'avions pas terminé la dernière fois. Elles sont rangées en lieu sûr. On pourrait se boire un petit verre pour fêter notre arrivée en attendant la maîtresse des lieux! Qu'en pensez vous?

Finalement prête, Lady pousse la porte sans se faire annoncer.
De trés bonne humeur (et sans se rendre qu'elle interrompe une conversation, quelle étourdie^^), elle lance:

Bonjour les enfants!! enfin arrivés? Vous avez fait la grasse matinée?
Bon alors... il est un peu tôt mais... Et si on faisait honneur au succulent repas que notre Nany nous a préparé?

Ecoutant Zalina, Aragos se dit que ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas revu cette petite peste d'Angeline et qu'il aurait été heureux de la croiser et de discuter avec elle de leur enfance dorée. Mais il fut interrompu dans ses pensées par l'irruption de sa marraine.

_Ah! Cher Comtesse! Vous êtes radieuse! Est ce l'air de votre domaine qui fige sur votre visage jeunesse et beauté?


Il s'approche tout sourire et fait un élégant baise main à Lady. Puis il lui chuchote discrètement:

_Nany m'a dit que je ne devais plus me comporter n'importe comment et qu'on devait respecter l'étiquette, même ici entre nous... Personnellement ça ne m'amuse pas trop mais bon...

Puis il reprend plus haut

_Et bien je trouve l'idée de sa Grandeur Lady excellente. Nous pourrions passer à table et "faire honneur au succulent repas que notre Nany nous a préparé"

dit il en parodiant légèrement sa marraine

Zalina avait fait une révérence à Nany, elle ne pouvait qu’en faire une à Lady. Elle s’appliqua soigneusement à bien plier les jambes comme lui a apprit son Maistre. Elle aussi aurait préférer rester au « m’dame Lady » et discutions bon enfant mais si Aragos faisait dans les modalités, elle devait faire de même.

Bonjour Vostre Grandeur.
Nous avons effectivement un peu traîné en route. Il m’a semblé que les chevaux ne voulaient pas avancer.
Je suis très heureuse de vous revoir. Avez-vous fait bon voyage ?

Zalina sourit à l’idée de Lady. Elle n’était pas contre passer à table. Bien au contraire. Surtout que le gâteau devait suivre.

Regarde son fillot, un instant sidérée, coule un regard en coin à Nany puis éclate de rire

Oui je vois...
Nany est pleine de bon sens dans ses enseignements.
Mais attend, je vais t'apprendre quelque chose: Dans ces cas là, tu regardes à gauche, tu regardes à droite et si tu ne vois personne d'indésirable dans le style héraut, tu oublies les "chère comtesse" et "Grandeur Lady" sinon, je t'ébourriferais les cheveux jusqu'à ce qu'ils soient aussi raides que les poils de ta barbe.
Et je te prive de gâteau.

Rho non ,pas toi ma petite Zalina, on avait presque réussit à perdre le Madame Lady^^!!
Alors comment vas-tu depuis hier? prête à maltraiter ton estomac par excès de bonne chair? Cela nous réconfortera de la poussière de la route.


Se retourne vers la table
Bon on s'installe ou vous aviez d'autres projets?

Le rose aux joues, Angeline rentrait d'une longue balade près du domaine. Le soleil avait disparu depuis longtemps mais une lumière tenace filtrait le ciel déjà bleu sombre. Lorsqu'elle s'approcha du Château, une des fenêtres qui donne sur la cour semblait renvoyer une agitation certaine, cela venait de la Salle de Réceptions. Pressant le pas, la jeune fille se demandait qui sa mère avait bien pu inviter, et au lieu de se réjouir elle sentait monter en elle une pointe de lassitude à l'idée de devoir passer la soirée avec les invités, pas toujours intéressants. Les cheveux ébouriffés par le vent, elle entra dans le grand bâtiment, décidant avec une pointe de fierté et d'arrogance qu'elle n'irait pas se recoiffer et se changer avant d'aller à la Salle. A mesure qu'elle s'approchait, elle distingua une voix féminine qu'elle ne connaissait pas, et une voix masculine dont la façon de parler lui disait quelque chose. Poussant la porte, elle entra.
"Oh ... hum, bonsoir, désolée de vous interrompre." Voyant son couvert libre près de sa mère, elle s'approcha, curieuse de connaître les invités.
"Bonsoir mademoiselle, bonsoir monsieur, enchant..." s'interrompant brusquement, d'abord livide puis écarlate, elle reconnut son ami d'enfance, Aragos.
"Aragos ! Le moins qu'on puisse dire c'est que tu as changé ! Je n'avais pas ce souvenir-là de toi, pardonne-moi de ne pas t'avoir reconnu !"

Lady se retourne au bruit d'une arrivée un peu cavalière...
Angeline!!!
Elle accueille sa fille d'un grand sourire, ne pouvant s'empêcher de noter les mèches folles et les traces de poussières sur sa robe... mais la carnation de son visage témoigne de tant de santé qu'elle ne peut lui en vouloir de profiter du bon air de chez eux.
Bonsoir mon Ange, comment vas-tu?
Tiens, viens prés de moi que je te présente:
Une main sur l'épaule de sa fille, elle tend l'autre en direction de Zalina
Zalina, voici ma fille Angeline. Angeline, je te présente Zalina, cela fait longtemps qu'elle avait envie de te rencontrer. Je suis certaine que vous allez vous entendre à merveille!

Zalina mit sa main devant sa bouche avant de pouffer de rire devant les menaces de Lady à Aragos. Au fond d’elle, elle espérait que son ami n’obéirait pas et pouvoir assister à la scène.

Euh… ba… euh… oui m’dame Lady. Les habitudes sont dures à perdre.
Je vais très bien, je vous remercie.

Les yeux de la jeune fille pétillèrent de gourmandise à l’évocation d’un bon repas, surtout préparé par Nany dont Aragos ne cessait de vanter les qualités de cuisinière.

Zalina s’approchait de la table quand une jeune fille, d’un peu près son âge, entra dans la salle. Un immense sourire apparut sur ses lèvres lorsque Lady prononça son nom. Enfin, voici la fameuse Angéline. Zaza lui adressa une révérence.

Bonsoir Ma Dame. Je suis enchantée de vous rencontrer.
Vostre mère et Messire le Baron m’ont beaucoup parlé de vous.

Aragos ne comprend plus rien. Il ne faut pas grand chose pour perturber son esprit... Alors comment on fait? Vostre Grandeur? Marraine? Madame??? Oh fichtre, comme elle l'a si bien dit, il n'y a pas ce rabat-joie de héraut dans le coin.

_Trés bien Marraine, à ta convenance! Je hais toutes ces manies de pisse-froid! Tiens dernièrement, avec Mère, on était au Bal du Nouvel An au Berry! Ben c'est qu'ils nous ont mis dehors ces sacri...

Aragos est interrompu par une voix qui lui parait familière.

Citation :

"Oh ... hum, bonsoir, désolée de vous interrompre."

Il se retourne et apperçoit une jeune demoiselle qui semble avoir son age. Elle ressemble beaucoup à sa marraine. Et la réaction de cette dernière ne permet aucun doute: il s'agit d'Angeline, sa camarade d'enfance. Cela remonte à si longtemps... Il manque de rire lorsque celle-ci le salue sans le reconaitre.

Il s'était promis de lui faire des remontrances sur son escapade en Lorraine il y a déjà quelques temps. Mais l'eau a coulé sous les ponts depuis et il decide de s'abstenir d'être désagréable...pour le moment!

_Alors Angeline! Tu te laisses abuser par ma barbe? C'est pourtant bien moi, Aragos, le fléau de ton enfance... Quoique... C'était plutôt l'inverse! Mais gare à toi, je suis maintenant bien plus grand et costaud que toi! Donc ne t'avise plus à approcher de mes châteaux de sable!!

Le jeune homme est bien content de se trouver dans cet environement bon enfant.

_Bon et bien avec tout ça, il fait trés soif! Nany! Tu nous apportes à boire? Calva, Prune, Cognac, sors l'artillerie! Et pas de chichis ma marraine elle a dit!

une... ah mais certainement!!
Avec ce que réclame Aragos, ça devrait déjà faire une bonne entrée en la matière!

Lady réprime trés fortement l'envie de répliquer qu'ils sont un peu jeunes: entre les taversées de royaume à pied, les prises de positions militaires, la gestion de la prévoté, ces bambins lui ont moultes fois prouvé qu'ils étaient plus adultes que la plupart des sujets du bon Roy Levan...
Lady regarde Nany faire apporter les bouteilles demandées:


HUm... Je sens qu'il y en a qui vont dormir comme des bébés aprés cette soirée, et ce, quel que soit leur âge^^

Placée en face de Zalina, Angeline ne pouvait détacher ses yeux de celle-ci, elle lui semblait merveilleusement belle, bien qu'un peu plus jeune qu'elle. Elle dut se retenir de rire en la voyant lorgner la réserve d'alcool du Château, visiblement en proie à un dilemme intérieur. Quant à Aragos, elle n'en revenait toujours pas de l'avoir devant elle, si différent, mais ma foi cela ne lui allait pas si mal, il avait l'air si sûr de lui.
Finalement, cette soirée se révélait très plaisante. La jeune femme, qui ne parlait pas beaucoup, ne se lassait pas d'entendre les deux amis raconter leurs souvenirs. Voyant que le monde se servait, elle qui n'avait jamais osé goûté de liqueurs demanda : "Maman, puis-je tremper mes lèvres dans ton verre ? Le violet de ta liqueur m'attire beaucoup, qu'est-ce donc ?"

Lady sourit à sa fille.

C'est de la liqueur de violettes.

Elle hésite quelques instants avant de poursuivre, un peu lointaine...
Quand j'ai rencontré ton père, il vivait dans une petite ferme, les violettes poussaient à profusion autour. Ce sont les premières fleurs qu'il m'ait offertes. Quand nous nous sommes installés aprés notre mariage dans notre petite maison des prés salés, celle où tu es née, nous en avons transplanté quelques pieds en jardinières sur les fenêtres et le perrons.
Je garde une tendresse particulière pour leur parfum...

Elle s'appretait à tendre son verre à sa fille mais, regardant la table, elle se saisit soudain d'un verre et y verse de la délicate liqueur...

Tiens mon Ange, il est tant je pense de partager certains souvenirs et menus plaisirs de l'existence.

Zalina approchait la main de son verre quand elle entendit la voix de son Tonton Poutou. Elle recula la main à la hâte et regarda autour d’elle, pensant voir son oncle surgir. Mais elle ne le vit pas. Chassant bien vite cette idée, elle attrapa le verre et en but une bonne rasade. Elle… boire du Lait Fraise… n’importe quoi cet oncle. Puis toute façon, tant qu’il n’est pas là, elle n’avait pas à craindre ses réprimandes.

Dans sa hâte d’engloutir l’alcool, elle se rendit compte qu’elle avait bu sans attendre que tout le monde soit servit. Soit, elle n’avait pas apprit les bonnes manières, mais tout de même.
Confuse, elle reposa le verre devant elle et rougit.
Emue par l’histoire de Lady, elle en oublia bien vite la bêtise et retrouva son sourire.

C’est vous qui avez fait cette liqueur de violette, m’dame Lady ?

Aragos regarde avec envie l'attirail qu'a fait déballer sa taverne. Il hésite : par quoi commencer? Il écoute ce que lui dit Zalina et ricane

_Ton tonton Baillant tu te le gardes! Marraine a beau être vieux jeu de temps en temps, elle au moins elle sait s'amuser!!! Et elle me tire pas sans arrêt la barbe!

Puis il prend une bouteille de prune.

_Allons, je vais commencer par ça! Qui en veut? Angeline! Fait pas ta timide, tu es chez toi ici! Tu vas pas nous faire croire que tu n'as pas profité de ta fugue pour t'initier aux plaisirs de l'alcool... voire d'autres plaisirs même hein!! Héhé! Personnellement j'étais persuadé que tu étais partie parce que tu étais enceinte, ou bien pour un amour de...

Devinant le regard furibond de sa marraine, il se tait et plonge les yeux dans son verre avnt d'y tremper les lèvres.

_Ma foi, délicieuse cette liqueur...

C'est la cuvée de l'an passé, Zalina... Je crains cette année de ne point avoir vu passer la saison des violettes: nous serons à court de liqueur de violette avant l'hiver.
Mais cela n'empêche pas de récolter d'autres fleurs. Avec l'alambique et le savoir faire que Luc m'a offert, nous en ferons d'autres.
Nous n'aurons qu'à aller tous ensembles récolter des somités fleuries dans les prés, les marais ou les bois!

Regarde amusée Aragos qui souhaite faire ingurgiter des mélanges à sa fille mais manque recracher sa gorgée en entendant les propos qu'il tient sur ses moeurs supposés!! Elle l'aurait bien trucidé d'un regard furibond mais il plonge subitement le nez dans le fond de son gobelet de prune...ou de liqueur d'aprés ce qu'il dit...
Aurait-il déjà la langue anesthésiée?

Zalina retient un fou rire. La barbe d’Aragos a énormément de succès auprès des membres de sa famille. Elle ne comprend pas pourquoi mais il semblerait que Baillant et Finam soient dingues de la barbichette de son ami. Maintenant que c’était une vraie, ils n’avaient plus de raison de se priver de tirer dessus.

Oh, c’est dommage, M’dame Lady.
On pourra vous aider à aller cueillir des fleurs ? Je ne me suis jamais servi d’un alambique. Ce doit être marrant. Si on met pleins de fleurs différentes, çà donne quoi ? Vous avez déjà essayé avec des pâquerettes ? Ou des pissenlits ? Et avec les coquelicots ?

La jeune fille était heureuse. Entourée d’amis, elle ne voulait plus penser à ce qui se passait dans le reste du Royaume.
Une fois par an, juste pendant 24 heures, elle avait le même âge qu’Aragos. Cela l’amusait beaucoup et elle ne voulait penser à rien d’autre qu’à faire la fête pendant les deux prochains jours.

Des coquelicots?
Lady regarde les yeux particulièrement rieurs la jeune fille:
Tu pourrais être surprise du résultat... Méfies-toi quand même un peu, surtout si quelqu'un voudrait absolument te faire goûter!

Tient au fait, personne n'aurait eu des nouvelles de Baillant?
Ce sagripant m'avait promi de se jeter sur les routes dès la fin de son mandat municipal pour venir réclamer la résolution de sa dette à La Rochelle, et j'en avais profité pour l'inviter au château...

Lady porte la main à son front. C'est que mine de rien, l'alcool de cette liqueur monte vite à la tête. Elle se doit de rester lucide pour la suite de la soirée, des responsabilités l'attendent mine de rien! Elle devrait sûrement éponger un peu le contenu de son estomac: à quand remonte son dernier repas d'ailleurs...

Bailllant sentait ses oreilles siffler étrangement...
En s'approchant de la Salle de Réception il entendit prononcer son nom... il grommelât :

Comment ca on parle de moi, et je ne sais même pas à quel sujet, ah non ! pour la peine j'augmenterai la dette de la Comtesse Lady .... et puis celle de Zalina aussi.... oh et puis celle d'Aragos

Baillant conscient de son retard à l'invitation qui lui avait été faite, se présentât timidement à l'entrée de la Salle.

Heu Bonjour.... je.... je suis un peu en retard...
Je peux toujours... enfin... y a-t-il toujours une place pour festoyer à vos côtés ?

Baillant n'osait regarder personne, honteux de ce retard, il concentrat son regard sur les bouteilles sorties...